. – Merci et félicitations pour cette note très claire. Cette question des phages montre l'importance de la parole donnée aux patients pour avancer. On s'aperçoit aussi à quel point la France a tendance, alors qu'elle est au départ en avance sur un sujet, à rapidement se faire rattraper voire dépasser.
Lorsqu'il s'agit d'être pragmatiques et inventifs, on reste attachés à un cadre théorique universel bloquant. Ce constat appelle à des changements de pratiques, à des changements culturels, à plus de souplesse, ce qui est bien difficile. Il est tout de même assez triste de voir des patients se tourner vers la Géorgie, dont la tradition scientifique n'est certes pas à négliger, mais sans comparaison avec la force de frappe qu'on trouve en France en matière médicale. Le développement des phages en France ne devrait-il pas passer par une coopération résolument accrue avec la Géorgie, qui est aux portes de l'Europe et qui a une tradition francophile affirmée ?
Je pose une autre question : que peut-on prévoir en matière de développement de l'antibiorésistance ? Le nombre de cas va encore augmenter. Cela devrait inciter les entreprises et l'État à investir car le marché va hélas progresser.
Enfin, on parle de l'antibiothérapie relative aux humains, mais il y a aussi de grands débats sur l'utilisation d'antibiotiques dans le monde de l'élevage. Nous savons combien ils y sont parfois utilisés à mauvais escient, alors qu'on pourrait les réserver à l'usage humain. Existent-ils des phages pour les animaux qui pourraient servir de substitut aux antibiotiques dans le secteur de l'élevage ? Les phages peuvent-ils être une alternative aussi en médecine vétérinaire ?