Nous n'avons pas répondu à la question de madame Préville sur les appels à projets. Vous sembliez indiquer que la pression n'était peut-être pas suffisante de la part des chercheurs pour générer des appels à projets et faire en sorte que les gens puissent s'enthousiasmer pour les sujets relatifs aux matières et déchets radioactifs. Je suis toujours quelque peu interrogatif face à cette question récurrente, dont je pense qu'elle ne s'applique pas au domaine nucléaire. En effet, il existe aujourd'hui un dispositif permettant à tout chercheur de proposer le sujet de son choix dans le cadre des appels à projets non thématiques de l'Agence nationale de la recherche. Si un chercheur souhaite proposer un sujet dans le domaine nucléaire, il trouvera ainsi toujours un appel à projets lui permettant de le faire, certes peut-être pas au niveau souhaité. Si l'on considère ce que l'ANR qualifie de « pression postale », c'est-à-dire le nombre de projets reçus sur un sujet – qui permet de voir émerger des tendances sur les sujets d'intérêt des chercheurs –, on observe qu'il n'existe pas de « pression » dans le domaine des matières et déchets radioactifs. Je pense donc que l'appel à projets non thématique n'est pas le bon mécanisme. La solution serait selon moi le mécanisme inverse, consistant à créer des appels à projets sur ces sujets, afin de générer un appel d'air et d'attirer les chercheurs dans ce champ.