Intervention de Cédric Villani

Réunion du jeudi 25 mars 2021 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCédric Villani, député, président de l'Office :

Merci pour ces précisions.

Lorsque vous évoquez la transmutation et les travaux de Gérard Mourou, ceci est très enthousiasmant, mais ne pourra semble-t-il trouver de débouché à l'échelle industrielle qu'à un horizon très lointain, vers 2100. Sur quels éléments s'appuie-t-on pour affirmer que ceci prendra autant de temps ? L'histoire du nucléaire nous a montré que l'on pouvait être surpris et que des procédés pouvaient être mis au point beaucoup plus rapidement que prévu. Lorsque la bombe atomique a explosé le 6 août 1945, ceci a constitué une immense surprise pour nombre de physiciens allemands qui, bien qu'étant parmi les meilleurs du monde, estimaient qu'il faudrait encore de nombreuses années de développement avant que ce soit possible. La même question se pose sur la fusion nucléaire, dont on entendait dire il y a bien longtemps qu'il s'agissait de l'énergie du futur et dont on considère aujourd'hui qu'elle arrivera beaucoup trop tard pour peser dans le débat. Comment affirmer que la mise en œuvre industrielle de ces procédés n'interviendra qu'à un horizon aussi lointain ?

Bruno Sido faisait mention d'un stockage réversible dans Cigéo, conformément à ce qui figure dans la loi. On entend néanmoins monter, tant dans le camp des pro-nucléaires que dans celui des opposants, une petite musique disant que la réversibilité sera en fait temporaire et qu'il sera rapidement impossible de compter sur une quelconque réversibilité, en raison de la manière dont l'argile viendra envahir le site. La réversibilité peut donc être un argument trompeur, susceptible de fausser le débat public. Qu'en pensez-vous ?

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