Je serais plutôt intéressée par la stratégie vaccinale à venir, sur laquelle on se penche relativement peu. La France est actuellement en train de gérer la pénurie de vaccins. Mais lorsque tous les vaccins vont arriver, lorsque nous disposerons de stocks suffisants, comment va-t-on procéder ? Je sais par exemple, pour en avoir discuté avec les représentants de l'Ordre des médecins de mon département, que les centres de vaccination qui ont été ouverts pendant le week-end ne disposaient pas de suffisamment de seringues. Pour ce qui est des médecins, infirmières et autres professionnels de santé qui peuvent venir vacciner, tout fonctionne par l'intermédiaire du réseau. Or nous n'en sommes qu'à une phase de gestion concernant peu de personnes. Comment allons-nous procéder pour vacciner les quelque 40 millions de Français qui ne le sont pas encore et devraient pouvoir l'être à partir du mois de mai ? Rien n'a été anticipé. L'ouverture de vaccinodromes est une chose ; mais les faire fonctionner suppose de disposer de personnels et de matériel. Comment passer d'une vaccination ciblée à une vaccination de masse ?
Quand saura-t-on par ailleurs s'il suffit de se faire vacciner deux fois ou s'il faudra recevoir une troisième injection à l'automne, à l'arrivée du froid, comme on le fait pour la grippe ? Je trouve que ces deux sujets ne sont pas suffisamment évoqués.
Thierry Breton est intervenu pour indiquer que nous n'avons pas besoin du vaccin russe. Les représentants de Sanofi, que nous avons auditionnés la semaine dernière, nous ont quant à eux annoncé un vaccin pour la fin de l'année. Tout ceci mérite d'être examiné. Il ne faudrait pas se retrouver, à l'entrée de l'hiver, face à une pénurie de vaccins faute d'avoir anticipé l'achat des doses nécessaires pour vacciner 60 millions de personnes.