. – Nous ne sommes pas concernés par la gouvernance en Arctique mais nous y avons des intérêts économiques. Par exemple, Total est engagé dans un chantier gigantesque avec Novatek, première entreprise russe de gaz naturel liquéfié. Total y investit des dizaines de millions de dollars avec des retours importants sur deux grands chantiers qui sont Yamal LNG et Arctic LNG2.
Se pose également la question de la route maritime du Nord qui constitue un enjeu extrêmement important. Cette route est un grand chantier d'infrastructures. Les Russes ne détiennent pas tous les moyens pour le réaliser, on peut donc s'interroger sur une participation de la France à la construction de cette route, compte tenu des enjeux économiques colossaux en jeu.
En Antarctique, la situation est différente car le Traité sur l'Antarctique et le Protocole de Madrid définissent ce territoire comme une terre de paix et de science. Il faudrait donc tomber sur des dictateurs fous pour que cette gouvernance soit remise en question et que des projets d'extraction y soient conduits. Je pense que ces risques sont minimes. En revanche, 4 millions de personnes vivent en Arctique et les ressources y sont considérables en termes d'hydrocarbures. Par ailleurs, il ne faut pas faire preuve de naïveté. La France est fortement engagée dans la lutte contre le changement climatique, ce qui ne l'empêche pas de défendre ses intérêts économiques. Ainsi, une grande entreprise française comme Total participe au développement économique de l'Arctique tout en prenant des précautions extrêmes pour la préservation de l'environnement.