Intervention de Thierry Coulhon

Réunion du jeudi 20 mai 2021 à 11h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Thierry Coulhon, président du Hcéres :

. – Ces dossiers sont difficiles. Il est vrai que de réunions interministérielles en réunions interministérielles, les objectifs du plan d'intelligence artificielle avançaient sauf celui de la formation, bien qu'il ait été rappelé que la formation était cruciale. Cela soulève la question du pilotage : comment pilote-t-on aujourd'hui un système d'opérateurs autonomes, sachant que l'autonomie des établissements n'est pas contradictoire avec la responsabilité, ni avec le fait que l'État puisse dresser des tableaux globaux et des panoramas afin de voir si le système a atteint ses objectifs ? Il existe effectivement une contradiction superficielle selon laquelle, si c'est l'action de chacun et la stratégie de chacun, il faut dresser un tableau commun. Cela relève de la question du pilotage. Il faudrait regarder comment, à un moment donné, le système d'allocation des moyens va inciter les établissements avec un algorithme activité/performance. Il existe des incitations financières pour encourager les établissements à être vertueux.

Nous pourrions parler de la manière dont la contractualisation, qui constitue une étape remarquable née à la fin des années 1980, s'est progressivement affadie et comment il faudrait sans doute lui redonner de la vigueur. L'idée d'introduire un dialogue stratégique et de gestion annuelle est positive mais cela représente de petites sommes par rapport à ce que représentait à l'époque la contractualisation quinquennale. Nous sommes plusieurs à rêver d'une contractualisation qui serait basée sur une véritable évaluation et qui entraînerait une allocation des moyens tenant compte des succès des établissements. Ces questions d'allocation des moyens dépassent le Hcéres. La mission du Hcéres consiste à être capable de répondre à des demandes de l'État et, pourquoi pas, des collectivités locales.

S'agissant des données, comment pouvons-nous extraire des rapports du Hcéres des informations globales ? Je pense qu'il faut travailler sur la question de l'acquisition des données et de leur traitement, de manière systématique. En matière de recherche, nous avons par exemple élaboré une synthèse disciplinaire sur l'archéologie et trois autres sont en cours : sur les mathématiques, sur la virologie et l'épidémiologie ainsi que sur la génétique et l'épigénétique. La synthèse sur l'archéologie a été saluée, le niveau des comités sur les trois autres synthèses que je viens de citer est remarquable et le livrable de ces synthèses est un tableau. En matière de formation, il faudrait être capable de faire des choses analogues.

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