Intervention de Lionel Piroth

Réunion du jeudi 3 juin 2021 à 9h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Lionel Piroth, chef du service d'infectiologie de l'hôpital de Dijon, membre du comité ad hoc de pilotage national des essais thérapeutiques et autres recherches sur la Covid‑19 (CAPNET) :

. ‑ Je suis médecin clinicien et chercheur. J'ai intégré le conseil scientifique de REACTing à l'issue de la première vague épidémique. Nous avons constaté sur le terrain l'émergence de très nombreux projets de recherche en réponse à l'absence de thérapie existante contre la Covid‑19.

Rapidement, REACTing a observé qu'il n'y avait pas suffisamment de moyens pour identifier des molécules thérapeutiques intéressantes dans de bonnes conditions. Nous étions, certes, confrontés à un besoin urgent de médicaments, mais on ne pouvait se dispenser, au nom de ce besoin, de preuves suffisantes, basées sur des données scientifiques. Or le nombre de médicaments à évaluer ne permettait pas d'obtenir ce niveau de preuve dans des délais rapides. Le rapport Rossignol a bien mis en évidence qu'à l'époque où 30 000 patients étaient hospitalisés, il aurait fallu inclure 35 000 patients dans les essais cliniques pour réaliser dans de bonnes conditions l'ensemble des protocoles de recherche. Par conséquent, l'importance de prioriser les traitements s'est rapidement fait sentir, dans le but d'identifier les molécules dont les résultats semblaient les plus encourageants.

En septembre 2020, un groupe de travail que l'on m'a demandé d'organiser et d'animer s'est mis en place dans le but d'évaluer les molécules sur des éléments factuels et de la façon la plus objective possible. Cette démarche devait faire abstraction des convictions des uns ou des autres et d'un certain nombre de pressions. Ce groupe devait également se positionner avant même l'obtention des résultats des essais cliniques, afin de gagner du temps.

La méthode adoptée consistait à classer les molécules en fonction des éléments disponibles en vue d'identifier celles qui présentaient les données les plus encourageantes. Cette classification était établie sur la base d'études précliniques et des premiers résultats d'études cliniques. Elle devait permettre de prioriser les molécules et de conclure, le cas échéant, à leur efficacité.

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