Intervention de Florence Ader

Réunion du jeudi 3 juin 2021 à 9h00
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Florence Ader, infectiologue à l'hôpital la Croix-Rouge de Lyon, coordinatrice de l'essai clinique Discovery et membre du groupe de travail de l'ANRS‑MIE sur la recherche clinique en milieu hospitalier :

. ‑ Discovery est né du constat de l'absence de thérapeutique spécifique contre la Covid-19, en tant que maladie infectieuse émergente. Les essais ont été engagés avec l'étude de traitements dits repositionnés, c'est-à-dire de traitements requalifiés qui auraient une activité potentielle sur le virus, celle-ci restant toutefois à démontrer à grande échelle en clinique humaine.

Le deuxième constat était qu'aucune structure n'était en mesure de soutenir l'effort de recherche à l'échelle européenne, alors même qu'il était important de s'inscrire dans une dynamique internationale afin d'inclure le plus grand nombre possible de patients dans les essais et, grâce à la puissance statistique ainsi obtenue, de conclure rapidement quant à l'efficacité des traitements.

Discovery présentait plusieurs spécificités. En particulier, en tant que pays se situant à un niveau sanitaire et à un niveau de recherche élevés, nous pouvions aller plus loin que le consortium de l'OMS dans l'étude des médicaments et de leurs effets. Nous étions notamment en mesure d'effectuer des évaluations que ne pouvaient pas réaliser d'autres pays du consortium qui ne disposaient pas de la puissance de recherche nécessaire.

Très vite, est apparue l'idée de construire un réseau européen sur lequel il serait possible de s'appuyer en cas de crise future. Ainsi, Discovery avait l'ambition de transposer l'effort mené par l'OMS au niveau européen et d'en être le moteur.

Discovery a débuté son action en mars 2020 et a inclus 1 305 patients dans ses essais. Le travail réalisé en équipe a consisté en la rédaction, la mise en place et le déploiement des protocoles, d'abord au niveau national, puis au niveau européen. Puis, il s'est agi d'analyser les résultats et de procéder aux publications afférentes.

Actuellement, ce protocole se poursuit sous la forme du Discovery 2.0, dont l'une des études porte sur les anticorps monoclonaux.

Au sein du consortium de l'OMS, les résultats obtenus ont été mis à la disposition de la communauté internationale pour des variables critiques. Ces variables critiques renvoient à des variables fondamentales et vitales, telles que la mortalité. L'objectif est de déterminer si l'utilisation d'un médicament implique une diminution de la mortalité (à 14 jours et à 28 jours), en comparaison avec un groupe de patients qui n'a pas bénéficié du médicament en question. Dans l'exemple que je vous présente actuellement, la superposition des courbes démontre l'absence d'efficacité.

Une telle pandémie ne peut être gérée sans qu'une structure soit opérationnelle au niveau européen, à laquelle chaque pays peut apporter sa contribution. Le consortium EU-Response a été créé pendant l'été 2020 et Discovery a pris part à ce projet. Le nombre de partenaires avec lesquels Discovery travaille est en train de s'élargir, ce qui soulève des difficultés sur les plans réglementaires et administratifs. Il est en effet difficile de coordonner en temps réel les efforts de recherche de 12 pays.

Désormais, Discovery travaille sur des traitements spécifiques, notamment via la recherche sur des anticorps monoclonaux contre le SARS‑CoV-2.

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