Intervention de Gérard Roucairol

Réunion du jeudi 1er juillet 2021 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Gérard Roucairol, membre de l'Académie des technologies :

En ma qualité de président du pôle numérique de l'Académie des technologies, je rappelle qu'une des missions que nous nous sommes fixées consiste à essayer d'apporter notre expérience et nos compétences pour revenir, au-delà des mots, des images voire du buzz médiatique si fréquent dans le domaine du numérique, sur ce qui est important et profond dans les technologies numériques qui ne cessent d'émerger.

Ainsi, nous nous posons en ce moment des questions sur les matériaux qui seront utilisés par le numérique du futur – ceci concerne l'informatique quantique certes, mais quel quantique ? – et, au-delà du quantique, sur la façon dont le vivant peut y contribuer. Les choses bougent beaucoup dans ce domaine. Nous nous posons aussi d'autres questions telles que : jusqu'à quel point pouvons-nous faire confiance à l'intelligence artificielle et, en particulier, à l'apprentissage automatique qui supporte cette vague de l'intelligence artificielle ?

Le rapport qui va être présenté par Albert Benveniste et Laurent Gouzènes est parti du constat que vous avez relevé dans votre propos introductif, monsieur le président. Le mot « modélisation » a émergé dans le débat public à partir de ce que les épidémiologistes faisaient et une sorte de prise de conscience a eu lieu selon laquelle un modèle mathématique d'une épidémie pouvait exister et permettre de la prédiction.

La question que nous nous sommes posée dans ce contexte est double. D'une part, les modèles dont nous disposons pour modéliser, estimer et prédire la propagation de l'épidémie sont de bons modèles mais faut-il les compléter ou non ? Généralement, des modèles très similaires sont mis en œuvre pour la contamination des plantes, des individus ou des animaux. Comment peut-on plus spécifiquement faire entrer l'homme dans ces modèles ?

Ensuite, tout le monde l'a dit, l'on ne peut complètement gérer une crise que si sont pris en compte des éléments autres que sanitaires : des aspects sociaux, logistiques, psychologiques ou sociologiques, etc. Pouvons-nous modéliser les aspects économiques ? Pouvons-nous faire en sorte que tous ces modèles coopèrent entre eux et servent de base à la décision politique ?

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