Pour compléter la réponse portant sur les points essentiels du rapport en matière d'organisation des autorités publiques, il faut aussi des outils techniques. Nous proposons la mise en place d'une plateforme, c'est-à-dire d'un cloud spécifique à la gestion de crise qui serve de support permanent au test et à la mise en place de nouveaux modèles et de nouveaux algorithmes ainsi qu'à l'usage de données différentes. Cette plateforme permettrait de construire l'expérience, ce qui est fondamental.
Il s'agit ensuite de savoir à quoi cette plateforme peut servir, notamment au niveau de l'État, puisqu'une telle plateforme concernerait plus le monde académique dans un premier temps. En effet, comme le disait Albert Benveniste, si elle n'est utilisée que dans le contexte d'une grande crise, il est probable que rien ne marchera. La réponse est claire : des crises spécifiques surviennent chaque année, liées par exemple aux incendies de forêt sur la côte méditerranéenne ou aux inondations dans le sud de la France après des phénomènes cévenols. Nous trouvons là en vraie grandeur un ensemble d'actions et de modèles qui peuvent être mis en place pour gérer au mieux de telles crises et les anticiper.
La plateforme pourrait être utilisée pour le transport en urgence des malades à condition que les modèles soient bons. Cela nécessite un travail de modélisation.
Dans la vie d'une nation comme la nôtre, nombre d'évènements justifient que la prise de décision politique puisse s'appuyer sur des prévisions variées et abondées en permanence. Il faut que ce système soit interministériel. Il ne doit pas être sous la tutelle du ministère chargé de la santé puisque se posent des aspects économiques, logistiques et sociologiques. Il ne peut pas être sous la coupe du ministère de l'intérieur et de la sécurité civile car interviennent d'autres aspects que ceux relatifs à la sécurité civile.
Le rapport recommande clairement de mettre en place un tel outil, qui ne serve pas seulement en cas de crise de type covid qui arrive relativement rarement. Notre idée est plutôt un format de type secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (SGDSN), sous l'autorité du Premier ministre. Cela nous semblerait être une bonne façon de procéder.