Dans le cadre du réchauffement climatique, on sait très bien que les énergies renouvelables n'arriveront pas à couvrir les besoins en électricité puisqu'il faudrait multiplier par des facteurs énormes le nombre d'éoliennes, etc. Tout le monde sait très bien, et dit de plus en plus, que le nucléaire au sens large du terme peut nous sortir de cette situation mais le problème du nucléaire est l'acceptabilité par la population, et par les populations plus généralement puisque c'est un problème mondial. En quoi l'IRSN peut-il participer à cette acceptabilité ?
Une question subsidiaire s'adresse plus précisément au directeur général adjoint, chargé des questions militaires et de défense. Le nucléaire dans les armées françaises concerne les sous-marins et le porte-avions. Un accident s'est produit il y a près de trente ans dans un sous-marin et a causé une dizaine de morts, dont le commandant de bord ; il n'était pas nucléaire puisque c'était une fuite de vapeur d'eau à très haute température. Pour autant, le problème de la sûreté nucléaire se pose sur le porte-avions et les sous-marins nucléaires, qu'ils soient lanceurs d'engins ou d'attaque. Les réacteurs utilisés sont similaires à ce qui existe actuellement au niveau civil mais – le président de l'Office comprendra pourquoi je pose cette question – avez-vous une idée de la sûreté des sous-marins d'attaque ex-soviétiques, c'est-à-dire utilisant des réacteurs au thorium ? Quel est le niveau de sûreté de ces réacteurs qui sont sous-critiques, me semble-t-il ? Je pose cette question parce que des spécialistes internationaux commencent à dire qu'il faut développer d'autres types de réacteurs que ceux employés en France ou aux États-Unis. Encore faut-il que ces nouveaux réacteurs au thorium aient une sûreté réelle et qu'ils soient acceptables par les populations.