. – Le sénateur Pierre Laffitte était un homme chaleureux, enthousiaste, visionnaire. Il avait des convictions politiques, relatives notamment à la construction européenne, inscrites dans une vision girondine qui l'a amené à défendre le projet de Sophia Antipolis. Il considérait en effet que l'intelligence pouvait se trouver partout en France, y compris dans son département des Alpes-Maritimes, où il a relevé le défi de l'implantation d'activités industrielles et scientifiques. J'ai eu à travailler avec lui, alors que j'avais la responsabilité du ministère de l'Industrie, de la Poste et des télécommunications, notamment sur les téléports, qui furent un moment un sujet de grand intérêt pour lui. Il était un interlocuteur convaincant, qui suscitait la sympathie de l'ensemble de ses collègues, même de ceux qui lui étaient différents dans leurs comportements et dans leurs réflexions. Au moment où le Président de la République se prépare à rendre hommage au siècle d'Edgar Morin, je ne peux m'empêcher de penser que le sénateur Pierre Laffitte a marqué son époque. Nous aurions souhaité qu'il nous accompagnât encore quelques années, car il n'avait pas épuisé ses capacités d'innovation. Il travaillait en effet, la dernière fois que j'ai été en contact avec lui, autour du projet de production d'hydrogène par l'utilisation du plasma sur le méthane. Il s'agit d'un brevet de l'École des Mines. Il avait eu l'idée d'un développement sur le site même de Sophia Antipolis, ce qui n'a pas été possible. Son procédé a finalement été développé aux États-Unis. Un homme politique peut donc avoir un parcours singulier qui force l'admiration.
Tel est le cas également des deux intervenants de ce jour, auxquels je donne la parole pour qu'ils évoquent les conséquences de l'abandon du projet de réacteur nucléaire de 4e génération Astrid.