Exactement, au niveau industriel. Cette horloge n'est pas la meilleure du monde, car les horloges optiques permettent de gagner un facteur 1000 sur les performances, mais elles sont toujours au stade du laboratoire. Nous parlons ici d'une horloge clé en main, livrable partout dans le monde et installée par n'importe quel technicien.
Le groupe iXblue, avec la reprise des activités de Muquans, incarne une excellence industrielle française pour tout ce qui concerne la manipulation des atomes neutres. Dès qu'il s'agira de manipuler des atomes neutres pour mettre en œuvre différentes technologies quantiques, les technologies habilitantes photoniques développées notamment par iXblue seront de bons candidats. Dans le portefeuille d'activités d'iXblue au sens large, les solutions photoniques seront très pertinentes pour la manipulation des photons et pour des mesures dans les centres NV.
Le travail réalisé pour rendre les capteurs quantiques industriels et fiables permet de les utiliser pour mettre en œuvre d'autres technologies quantiques, en vue de faire des preuves de concept, de développer des produits et de les commercialiser à terme.
IXblue est une entreprise rentable qui finance sur fonds propres une bonne partie de sa R&D. Cela n'est toutefois pas suffisant pour atteindre cette deuxième génération de capteurs et de technologies habilitantes pour les fiabilités à long terme.
Je souhaite évoquer les choses qui fonctionnent bien, notamment par le biais des « équipements d'excellence » (Equipex) et des partenariats public-privé de manière générale. Il est très sain que les start-up et les PME puissent être associées à des projets de recherche et de développement. Je rends hommage aux premiers succès du Plan Quantique, en mentionnant l'action du CNES dans le cadre du Plan de Relance qui nous permet de développer un système laser vers une version spatialisable et un contrat avec la Délégation générale pour l'armement (DGA) dans le cadre du programme CHOF (capacité hydrographique et océanographique future) de la Marine nationale, qui permettra de développer et fournir quatre gravimètres marins destinés au Service hydrographique et océanographique de la Marine (SHOM). La première génération d'instruments est donc validée par les clients et distribuée dans le monde entier.
Cela n'est toutefois pas suffisant et nous souhaitons vous suggérer quelques pistes d'amélioration. La première est le renforcement de l'écosystème des technologies habilitantes, notamment pour l'excellence de la filière française des atomes froids. La deuxième, dans le cadre de la stratégie quantique nationale, serait l'affichage direct des industriels dans les appels à projets PEPR, ce qui n'est pas le cas actuellement. La troisième serait d'utiliser les budgets pour rendre ces technologies plus fiables pour atteindre les applications cibles et satisfaire les besoins des clients, seul moyen de rendre ces activités économiquement viables et pérennes après la clôture du Flagship et du Plan Quantique.