On peut faire une comparaison entre le futur de l'agriculture et les débats concernant le mix énergétique.
Il y a tout d'abord une question de santé, qui consiste à savoir comment « sortir » des pesticides, mais aussi une question de comportement humain, car les consommateurs demandent de manger quelque chose de sain et qui respecte la nature. Le biomimétisme peut en être une composante majeure, mais il faut décider quels moyens l'on veut consacrer à la construction d'une filière du biomimétisme agricole. Par exemple, la nécessité de travailler avec des organismes vivants, comme les coccinelles, crée des contraintes particulières. Ces outils ne sont ainsi pas utilisables durant les cinq premières années dans des grandes fermes. Il sera nécessaire de le compléter avec des outils d'agroécologie, afin d'éviter les pesticides.
Notre agriculture est à l'échelle européenne, à cause des financements européens. La PAC 2023 intègre un volet vert. L'Europe doit mettre des moyens pour développer des solutions biomimétiques dans ce domaine. Les moyens européens doivent encourager l'agriculture à aller vers des démarches plus vertueuses. La composante biomimétique est essentielle, dans la mesure où on connaît l'impact de l'agriculture sur les sols et la biodiversité. Tous les pays doivent mettre les moyens suffisants pour que cette démarche aboutisse.
La permaculture, qui est en plein développement, s'inscrit également dans une démarche biomimétique. Elle est cependant compliquée à grande échelle. Il est nécessaire d'encourager les agriculteurs à aller vers ces procédés, dans un cadre européen.