. – Pour compléter la remarque du président Cédric Villani, je précise que la quarantaine d'auditions que j'ai conduites ont réuni près d'une soixantaine de personnes, certaines auditions s'étant déroulées sous forme de tables rondes.
Il faut savoir que les électrochocs sont encore pratiqués, ce qui peut soulever des interrogations. Je ne cherche pas à cautionner, mais j'ai constaté que c'était encore la pratique et le terme « traumatisant » est assez évocateur.
La dimension éthique est très présente et c'est pourquoi j'ai intitulé la note « Défis scientifiques et éthiques ». La science fait des progrès extraordinaires. Je suis frappé de voir les évolutions médicales des dernières années, qui permettent d'améliorer sensiblement les conditions de vie de nos concitoyens, qu'ils aient été blessés par un accident de la vie ou qu'ils soient malades. Là où il y a glissement et où ça peut devenir inquiétant, c'est quand les entreprises ont un business model qui ne s'embarrasse pas des questions éthiques. À ce stade, les experts ne s'inquiètent pas de la dangerosité des produits mis sur le marché, mais c'est un risque qui demeure pour les produits à venir.
Les travaux de l'OCDE sont une bonne chose mais tous les pays ne sont pas membres de l'OCDE.
Ce sont plusieurs intervenants qui m'ont parlé de travaux menés sur des populations ouvrières ou des élèves. Au Japon, il y a la tentation d'introduire un système permettant de repérer le degré d'attention des élèves et d'établir un rapport quotidien à destination des parents. Basculer dans ce genre de démarche est risqué. S'il s'agit d'améliorer la santé, il ne faut pas hésiter à pousser les feux et à promouvoir les neurotechnologies, mais s'il s'agit de tendre vers une société de la surveillance, n'y allons pas.
Je n'ai pas eu d'informations très précises sur les applications militaires car il est difficile d'avoir accès aux projets de recherche pilotés par la DGA. En France, aucune technologie invasive n'est disponible, sauf quelques applications médicales très précises et très encadrées. On travaille plutôt sur l'exosquelette, par exemple, mais les questions d'éthique se posent aussi sur ces technologies. Un travail plus approfondi sur le volet strictement éthique pourrait être mené.
La plupart des pôles d'excellence sont effectivement situés en région parisienne, et ils pourraient travailler plus en commun. Certains travaux très intéressants, dont la qualité est reconnue au plan international, sont conduits à Rennes en collaboration avec l'Inria. Une mise en réseau des acteurs concernés serait bénéfique.