Si je comprends bien, vous m'interrogez sur l'opportunité de réunir nos deux agences chargées de l'acquisition des systèmes d'armes. À l'heure actuelle, un très grand nombre de sujets font l'objet d'un travail en commun entre nos deux pays, aussi bien en matière d'acquisition de système d'armes que de définition du besoin opérationnel – je pense ainsi à la guerre des mines ou aux missiles anti-aériens. Nous avions d'ailleurs essayé d'avancer sur cette question pour les frégates Horizon.
À l'inverse, d'autres capacités me semblent devoir rester du domaine national. Je pense par exemple aux sous-marins, et en particulier aux sous-marins nucléaires participant à la dissuasion. En ce domaine, il nous faut rester indépendants l'un de l'autre.
Je suis évidemment favorable à ce que nos états-majors, nos industriels et nos ingénieurs travaillent ensemble chaque fois qu'ils le peuvent, d'autant que cela permet généralement de baisser les coûts de développement et de rapprocher les compétences. À titre d'exemple, l'expertise en matière de furtivité est meilleure au Royaume-Uni qu'en France, tandis que nous sommes peut-être meilleurs dans le domaine de l'hyper-vélocité. Mais de là à n'avoir qu'un seul état-major… Déjà qu'il est difficile pour nous de rapprocher nos états‑majors d'armées, alors s'il fallait ajouter les armées britanniques, je crains que cela devienne très compliqué !