Oui, et j'ai d'ailleurs deux réponses à vous apporter. D'abord, je constate que les Chinois construisent des porte-avions, ce qu'ils ne feraient pas s'ils étaient certains de pouvoir en couler un à tous les coups. Voilà mon premier argument. Ensuite, un missile balistique est d'abord conçu pour atteindre une cible immobile. Supposons que l'on invente un missile volant à Mach 6, tiré à mille kilomètres d'un porte-avions. Un tel missile mettrait six minutes pour atteindre le porte-avions. Imaginons aussi que ce dernier se déplace à une vitesse de vingt nœuds, c'est-à-dire qu'il parcourt dix mètres par seconde. Autrement dit, en six minutes, il se serait déplacé de 3,6 kilomètres. Dès lors, tirer de manière purement balistique, même à Mach 6, ça n'a pas de sens contre une cible mobile. La seule manière d'ajuster la cible en phase terminale est d'actionner des espèces de gouvernes. Mais dans ces conditions, la vitesse est un facteur limitant. Pour mettre en œuvre un autodirecteur, il faut réduire la vitesse de manière significative, de telle sorte qu'il ne s'agit plus d'un missile hyper-véloce. Il s'agirait alors d'un missile volant à Mach 1 ou Mach 2, comme c'est le cas aujourd'hui, ce que nous savons intercepter.