( Traduction ) Il existe deux types de centres d'excellence. Pour certaines spécialités, les deux pays ont décidé d'être totalement tributaires l'un de l'autre. Pour d'autres, nous avons décidé de tout partager, tout en conservant des capacités nationalement. Ce processus a été pensé et est mis en œuvre de manière délibérée, chaque pays acceptant de dépendre de l'autre.
Par exemple, les actionneurs de gouvernes sont intégrés au Royaume-Uni. Le centre d'excellence est implanté en Grande-Bretagne, l'activité française en étant totalement dépendante. Tout fonctionne de manière intégrée, comme l'a dit Antoine Bouvier dans son propos liminaire – après tout, il s'agit bien d'une entreprise européenne – mais ce fonctionnement traduit une construction fondée sur l'interdépendance. Nous nous assurons toujours que les unités de chaque pays soient en mesure de comprendre les travaux effectués par celles installées dans l'autre. Cette méthode de conception est la plus efficace qu'il m'a été donné de voir mais n'oublions pas qu'elle repose sur la volonté politique selon laquelle c'est ainsi que l'on a souhaité que fonctionne notre entreprise de missiles.
S'agissant de votre seconde question, si ce programme n'aboutissait pas, nous risquerions de perdre toutes les compétences acquises dans le domaine des missiles en Europe. Ce programme est fondamental. Il ne s'agit pas du seul programme dont MBDA est en charge, mais il est absolument central. De la même manière que le programme SCALP/Storm Shadow fut au cœur de la création de MBDA à ses débuts, ce nouveau programme constitue aujourd'hui le cœur de MBDA. Il est au cœur de la conception des produits, des compétences mobilisées et donc de notre position à l'export. La préservation de notre souveraineté découle également de ce choix de conception particulier ; il ne s'agit pas simplement de la question de l'achat de l'équipement, mais plus simplement des compétences acquises du fait de sa conception. Mais pour en revenir à votre question sur les centres d'excellence, il en existe bien deux types : dans l'un, nous sommes dépendants l'un de l'autre, dans le second, nous avons décidé de littéralement tout partager.