Notre plan de charge est robuste. Nous avons d'importantes perspectives de croissance, à la fois en France et en Grande-Bretagne, qui se maintiennent depuis déjà plusieurs années. Ces perspectives se fondent avant tout sur une relation de confiance avec les forces armées en France et au Royaume-Uni. Nous avons par exemple scellé avec la Grande-Bretagne le portfolio management agreement qui nous engage pour dix ans. Il nous octroie une certaine visibilité mais aussi une instance de dialogue avec nos clients britanniques. En 2011, nous avons passé un accord similaire avec la France qui instaure une relation de partage d'objectifs de long-terme, et nous lie par une politique de produits et d'emplois. Néanmoins, compte tenu des contraintes budgétaires en France et en Grande‑Bretagne, nous avons depuis plusieurs années développé nos activités à l'export, qui représentent aujourd'hui plus de 50 % de la charge et du chiffre d'affaires de MBDA. C'est seulement en allant au-delà des frontières européennes, notamment au Moyen-Orient et en Asie, que nous pouvons assurer cette taille critique pour l'entreprise, condition de succès sur le long terme.
Concernant nos perspectives pour la prochaine décennie, nous avons aujourd'hui une gamme de produits au meilleur niveau de performance et d'efficacité. Notre objectif est de préparer ce que seront les nouveaux programmes nationaux et européens à l'horizon 2025 et 2030, d'être en mesure de répondre aux besoins opérationnels des nations européennes et de proposer des produits compétitifs aux clients exports, alliés militaires des pays européens. Ce nouveau programme de missiles de croisière et de missiles anti-navires se situe dans cette perspective de renouvellement sur le long terme des produits MBDA. Nous travaillerons également dans d'autres domaines, le combat terrestre, la défense aérienne et anti-missiles par exemple mais le programme FMAN/FMC est la clé de voûte de nos activités.
Comme je l'ai dit en introduction, l'origine de MBDA tient à la décision prise par la France et la Grande-Bretagne, en 1996, de lancer le programme SCALP/Storm Shadow. Celle-ci a été structurante pour les activités britanniques et françaises, au point qu'aujourd'hui, la France et la Grande-Bretagne représentent autour de 35 % à 40 % de l'activité de l'entreprise. Les deux pays sont en revanche à égalité en termes de chiffre d'affaires, de technologies et d'emplois. L'Allemagne et l'Italie sont bien évidemment extrêmement importantes dans le contexte européen mais ne disposent pas aujourd'hui du même niveau d'activité et de technologie que la France et le Royaume-Uni. Notre objectif est donc de développer les technologies, les activités et perspectives exports en Italie et en Allemagne. L'intérêt pour l'entreprise comme pour nos deux pays est que les activités missiles en Allemagne, en Espagne et en Italie ne soient pas concentrées au niveau national, comme aujourd'hui en Allemagne avec Diehl, ou réduites à des achats sur étagère de matériels américains, mais soient localisées chez MBDA qui est le champion du missile européen. Ce programme de frappes en profondeur et anti-navires est un excellent exemple dans la mesure où nous ambitionnons d'élargir progressivement son périmètre, une fois que la France et la Grande-Bretagne auront atteint une maturité suffisante, aux six autres pays européens qui ont aujourd'hui des missiles de croisière : la Suède, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne, la Grande-Bretagne et la France.