Intervention de Robin Reda

Réunion du jeudi 9 juillet 2020 à 9h00
Mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRobin Reda, président :

Vous parlez surtout de la défiance qui peut exister de la part des personnes qui estiment être l'objet de discriminations de la part des forces de l'ordre. De façon un peu provocatrice et sans vouloir être dans le déni que vous évoquiez à l'instant, j'aimerais aborder le point de vue de la majorité des citoyens. J'ai trois exemples qui semblent corroborer ce que vous avez dit mais dans le sens inverse.

J'ai beaucoup apprécié l'analyse de M. Jobard sur la question des centres et des périphéries. Regardons les résultats électoraux, notamment les résultats des élections municipales et européennes d'il y a un an, consécutives au phénomène des « gilets jaunes » : une demande de protection et de sécurité très forte s'était exprimée, les résultats des élections en attestent, notamment de la part des centres et des villes qui avaient été profondément affectées par les violences qui avaient eu lieu pendant les manifestations avec, finalement, un souhait de retour à l'ordre. Il en ressort le sentiment général que les citoyens, finalement, dans leur majorité, n'en voulaient pas tant aux policiers qui avaient pu individuellement, ici ou là, « déraper » ou commettre certains actes à l'encontre des « gilets jaunes », mais se sentaient plutôt menacés par les manifestants eux-mêmes.

Deuxième chose, les sondages récents ont montré – je pense à un sondage Odoxa d'il y a trois semaines – un soutien assez massif des Français aux forces de l'ordre, même s'il y a bien évidemment condamnation individuelle de certains comportements violents.

Le troisième élément est davantage un constat empirique. J'ai été maire et suis toujours élu municipale. La police, même s'il y a des patrouilles au quotidien, répond avant tout à une demande citoyenne qui s'exprime par les appels au commissariat ou par la sollicitation des élus locaux, les maires en particulier. Or cette « pression citoyenne » provient en grande partie des quartiers dans lesquels la police est susceptible d'intervenir et d'interpeller des personnes qui sont d'origine immigrée ou issues de l'immigration. Cette défiance dont vous parlez n'est-elle pas marginale ? Ce que vous décrivez comme de la discrimination ne correspond-il pas aussi à une certaine demande citoyenne dans les quartiers, laquelle serait un facteur explicatif de la typologie des contrôles ?

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