Comme le disait très justement Robin Reda à l'instant, nous avons essayé, depuis le début nos auditions, au mois de juin, de chercher un cadre académique à nos travaux mais nous n'avons pas encore abordé le volet des solutions concrètes à apporter au problème du racisme.
Les nombreux chercheurs que nous avons auditionnés nous ont d'ores et déjà permis de distinguer trois formes de racisme. La première est celle qui est notamment poursuivie devant les tribunaux : ce sont les actes et propos racistes, fondés sur la croyance dans l'existence présumée de races et d'une hiérarchie entre elles.
La deuxième forme est celle qui persiste dans les préjugés et stéréotypes – nous en avons probablement tous en tête. Celle-ci, nous la combattrons probablement plus aisément par l'éducation et la prévention, en faisant en sorte que les gens se rencontrent et travaillent ensemble.
La troisième forme occupe une place importante dans nos travaux, mais tout le monde n'est pas d'accord à son propos, y compris en ce qui concerne la façon de la nommer. C'est celle qui produit de la discrimination, freine l'accès à l'emploi, au logement ou encore à la santé. Nous n'avons pas encore déterminé s'il s'agit d'un « racisme institutionnel » ou de pratiques inconscientes et involontaires. Les personnes qui vous ont précédée ici ont pu défendre l'un ou l'autre. À ce stade, peu importe comment nommer le phénomène : ce qui nous intéresse, c'est de voir comment le combattre.
Votre parcours de juriste et votre expérience auprès des immigrants de la toute première génération vont donc nous éclairer beaucoup.