Pour sortir de cette discussion passionnée, d'un côté comme de l'autre, je souhaite revenir sur certains de vos propos liminaires. Nous ne sommes pas forcément d'accord sur les dénominations : discriminations ou racisme d'État, racisme institutionnel ou racisme produit par des réflexes anciens de l'administration. Ainsi, MM. Fabien Jobard et Sebastian Roché ont très bien expliqué que le contrôle au faciès ne traduisait pas un racisme primaire, mais résultait plutôt de réflexes ancrés dans une recherche d'efficacité.
J'aimerais vous interroger sur trois domaines que vous avez évoqués, dans lesquels les personnes immigrées se sentent discriminées ou sont discriminées – peu importe qu'il y ait une volonté ou non de les pousser hors de notre communauté nationale –, afin de mieux les comprendre : la scolarité, la fonction publique et – nous n'avions pas encore abordé ce sujet – la banque. Comment avez-vous objectivé ces discriminations ? Sont-elles le reflet de votre expérience de terrain, au quotidien ? Comment se traduisent-elles ? Nous devrons en effet faire des propositions concrètes : ainsi, s'il existe un obstacle particulier empêchant les enfants d'accéder à l'école, il faudrait nous le signaler pour que nous puissions voir comment améliorer la situation.