Intervention de Robin Reda

Réunion du jeudi 19 novembre 2020 à 9h15
Mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRobin Reda, président :

Je vous remercie. Je ne reviendrai pas sur les propositions que vous avez faites, je souhaiterais entrer dans les aspects pratiques de l'enseignement de l'histoire-géographie et de l'éducation civique, et notamment sur la capacité d'enseigner au quotidien. Nous avons le sentiment que nous sommes entrés dans une époque d'exacerbation des sentiments, qui rejaillissent dans les comportements et les propos des élèves. Nous observons une perte globale de jugement critique de la part d'un certain nombre d'entre eux.

Les professeurs d'histoire-géographie et d'enseignement civique et moral ont un rôle à jouer dans la libération de la parole. Comment voyez-vous la place de l'enseignement civique au sens large, dans la manière dont les choses sont enseignées, et dans celle de faire participer les élèves, de déconstruire leurs préjugés de manière participative ? Le débat permet de libérer la parole et, par la confrontation, d'estomper les préjugés ? Peut-être est-il nécessaire d'étoffer cette discipline ?

Par ailleurs, nous avons évoqué la mémoire, la manière de transmettre notre histoire. Un écrivain de renom que nous avons reçu, Amin Maalouf, légitimait la notion de roman national, non pas dans une logique nationaliste, mais en s'interrogeant sur le fait qu'il n'existait plus d'idéal. Il considère que ce manque de projet commun pour la nation concourt à l'accélération du délitement de la République, et que nous n'avons plus de socle pour y déposer une cohésion sociale et un avenir commun.

La représentation de la France est souvent négative, avec son passé esclavagiste et colonial, et les zones de lumières oubliées. Je me fais l'écho de certains propos dans le débat public qui estiment que l'histoire de France s'est estompée des programmes scolaires, que l'on n'enseigne plus, ou plus suffisamment, certaines périodes, avec parfois un sentiment de honte d'aborder certains personnages quand ils sont relus à la lumière de l'actualité. Je pense notamment à Napoléon Bonaparte, ou à beaucoup de personnages de l'histoire contemporaine. Rendez-vous responsable la disparition de cette page de l'histoire des maux qui nous touchent aujourd'hui ?

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