Notre association réunit des spécialistes qui enseignent concrètement. S'il y a une idée à retenir de nos propos, c'est que l'on n'enseigne pas frontalement la question des hostilités identitaires et des racismes. On en passe par l'étude des génocides, par l'histoire du fait religieux, éventuellement par la question de la laïcité, mais on ne l'aborde pas directement.
Sur la question du roman national, on peut déplorer, et je fais partie de ceux qui le déplorent, que nous ne soyons plus à l'époque de la IIIe République. La ligne bleue des Vosges qui permettait de cimenter la nation n'existe plus. Il nous reste les valeurs de la République. Un enfant issu de l'immigration subsaharienne ne se retrouvera pas forcément dans le récit d'un enfant de Charente-Maritime dont les parents sont là depuis des générations. Il faut, bien entendu, raconter cette histoire commune, mais elle est complexe quand il s'agit des sujets que nous évoquons. Par exemple, l'esclavage est aboli en 1794, et rétabli sous Napoléon. Plutôt que d'avoir l'illusion que nous pourrons inventer une histoire qui réconcilie tout le monde, je préconise de montrer l'histoire telle qu'elle est, avec sa complexité, tout en insistant sur les valeurs universelles que sont la liberté, l'égalité, la fraternité et la laïcité.