Dans la continuité de ce que vient de dire le président Reda, j'ajoute que nous n'allons pas revenir en détail sur l'affaire dite « Michel Zecler ». J'ai participé lundi soir à l'audition du ministre de l'intérieur à ce sujet ; les éléments de réponse qu'il a apportés à mes questions me semblent très satisfaisants.
Depuis plusieurs mois que nous travaillons sur le racisme, nous avons auditionné différentes administrations. Après vous, nous recevrons les représentants de la magistrature, qui s'inscrivent dans la suite de la chaîne pénale. Nous avons beaucoup évoqué, lors de nos précédentes auditions, la question de la prise en compte des démarches de nos concitoyens qui se rendent en commissariat pour se plaindre d'actes racistes. Or il y a là une zone grise : nombre d'entre eux ne portent plus plainte ou renoncent à aller au bout. Nous réfléchissons à la façon de mieux les accompagner et les inciter à porter davantage plainte, faute de quoi nous n'arriverons pas à réprimer correctement les actes racistes. Qu'en pensez-vous ?
Comme nous l'avons fait pour d'autres administrations, nous souhaitons interroger la politique de ressources humaines de votre administration. Considérez-vous qu'en matière de recrutement et d'évolution de carrière, la police nationale a aujourd'hui de bonnes pratiques ou des idées qui mériteraient d'être suivies, visant par exemple à promouvoir la diversité d'origine, ou décelez-vous au contraire des freins ou des obstacles sur lesquels nous pourrions travailler ?
Enfin, la question de la pratique que vous connaissez bien dans votre rôle de maintien de l'ordre dans la cité des contrôles d'identité a souvent été abordée lors de nos travaux. Nous avons auditionné des universitaires et des chercheurs qui ont travaillé très précisément sur le sujet sans y mettre une charge morale excessive, pour comprendre les objectifs et les effets de ces contrôles notamment sur les jeunes d'origine étrangère qui peuvent se sentir discriminés. Si cette pratique peut être justifiée, notre mission d'information se doit de prendre en compte aussi le « ressenti ». Je serais curieuse – sans préjuger de la question – de vous entendre sur ce point.