Vous avez eu raison de replacer votre mission dans le contexte et de préciser que cette audition ne se tient pas sous le coup de l'émotion et de l'actualité – même si nous sommes souvent rattrapés par celle-ci. Nous sommes néanmoins au regret de vous dire que les accusations de racisme systémique dans la police ne datent pas de quelques semaines, tout comme les insultes à caractère raciste à l'encontre de certains de nos collègues. Je pourrais évoquer l'exemple, en juin 2020, devant le tribunal de grande instance de Paris, de ce collègue insulté et traité de traître parce qu'il était noir, ou de cet autre collègue visé par des inscriptions « nègre de maison » : c'est aussi cela la réalité du terrain. Nous pourrions également parler du racisme et de la haine antiflics qui est en train de s'installer dans la société.
Je rappelle, par ailleurs, qu'en 2019, seulement 22 enquêtes ont été diligentées par l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), pour un effectif total de 149 500 policiers. Il faut donc relativiser. En parallèle, on assiste à de véritables tribunaux organisés directement sur Facebook, Twitter ou Instagram, indépendamment de toute procédure engagée dans le cadre de l'IGPN ou devant la justice. Il faut absolument que tout le monde garde la tête froide dans ces situations et attendre le résultat des enquêtes diligentées dans le cadre administratif ou judiciaire. Il n'existe pas d'impunité dans la police. Des conseils de discipline se tiennent tous les mercredis et, chaque année, des collègues sont condamnés pour des faits commis dans un cadre non réglementaire ou non déontologique. Néanmoins, cela ne saurait entacher toute l'institution. Vous avez évoqué les contrôles « au faciès ». Là encore, il faut arrêter de dire qu'il y en a.