Des contrôles d'identité sont détournés en contrôles au faciès dans les campagnes de communication orchestrées à l'encontre des policiers. Sur les millions de contrôles d'identité effectués chaque année sur le terrain, il n'y a eu que trois condamnations au sein de la police nationale. Il convient donc de relativiser.
Nous pourrions également évoquer le rapport du Défenseur des droits, car nous n'avons rien à cacher et sommes prêts à aborder tous les sujets. Là aussi, cela soulève des interrogations, car cela participe à cette campagne anti-police et ce police bashing qui dure depuis de trop nombreux mois.
Vous avez parlé des dépôts de plainte. Dans les enquêtes de victimisation, on constate que le pourcentage de personnes qui déposent plainte est faible. Je ne pense pas que ce soit du fait des policiers ; je crois que les citoyens ont plutôt le sentiment que la justice ne suit pas et que porter plainte ne sert pas à grand-chose. Je rappelle qu'en 2020, un audit sur le sujet a porté sur 400 commissariats : les réponses étaient plutôt favorables. L'organisation de la police a déjà évolué : charte de l'accueil du public et formations organisées sur l'accueil du public. Cela mérite d'être souligné – bien que, je vous l'accorde, il faille aller plus loin.
La formation des policiers est, en effet, un enjeu très important. Cela fait des années que nous demandons des formations. Depuis trois ans, nous réclamons une cartographie des formations dispensées aux policiers, que nous n'arrivons pas à obtenir. Il ne sert à rien d'organiser 330 formations institutionnelles si l'on n'arrive pas à dégager du temps pour former des policiers sur des thématiques très spécifiques !
Néanmoins, il existe déjà une sensibilisation dans le cadre de la formation initiale, notamment sur les thématiques liées à la discrimination et au racisme. Ces formations sont dispensées par des associations comme FLAG ! ou la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA) et par la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH). Il ne faut pas être dans le déni : le racisme existe au sein de la société française et de toutes les corporations. Les policiers sont républicains, ils sont à l'image de la société et ils doivent faire appliquer les lois – dont ils sont eux aussi respectueux.