J'aurais deux questions à vous poser. La première, d'ordre général porte sur la police des polices et sur la veille et la sanction qui doit être apportée aux comportements qui ne seraient pas exemplaires, ne feraient pas honneur à la police républicaine et, en définitive, desserviraient l'ensemble d'une profession qu'à titre personnel, tout comme la majorité des Français, je soutiens. L'IGPN est aujourd'hui très critiquée, notamment parce que son indépendance n'apparaît pas comme une évidence puisque ses membres sont eux-mêmes des policiers, que son directeur n'est pas inamovible et que son pouvoir d'initiative est limité. Nous avons reçu le directeur de son équivalent britannique, l' Independent Office for Police Conduct (IOPC), qui semble bâti sur un tout autre modèle. Quelle est la position des syndicats sur le renforcement de l'indépendance de l'IGPN ?
La seconde question, plus spécifique, concerne l'accueil des victimes de racisme et de discriminations. Vous avez presque tous parlé de formation. Quelles sont, plus précisément, les lacunes de la formation initiale actuelle ? Que pensez‑vous de la manière dont ces questions sont traitées, tant sur le plan de la formation que de l'accueil quotidien dans les commissariats ? Au‑delà de la question du racisme et des discriminations, celle de l'accueil des victimes revient souvent dans nos discussions avec nos concitoyens. Les difficultés peuvent tenir à de multiples raisons : manque d'effectifs, formation lacunaire, lassitude en raison d'une chaîne pénale qui, parfois, est lente ou ne va pas au bout des choses, donnant l'impression au policier de prendre les plaintes dans le vide. Je souhaiterais que vous reveniez le plus concrètement possible sur les freins au dépôt de plaintes de nos concitoyens s'agissant de délits racistes.