Vous dites que le racisme existe dans toutes les professions ; qu'il faut relativiser car il est le fait de quelques-uns mais n'est pas institutionnel. Je partage cet avis, mais, comme l'ont dit mes collègues, votre institution se doit d'être irréprochable. On sait le rôle éminemment important que la police joue dans le maintien de l'ordre et la préservation des valeurs républicaines dans une période aussi difficile. Or, depuis plusieurs semaines, des membres des forces de l'ordre se sont exprimés d'une manière qui révèle un certain racisme ambiant (prenons par exemple les autocollants d'extrême droite apposés sur certains casiers). Si vous souhaitez éviter les bavures, les opinions extrêmes de certains policiers ne posent-elles pas un problème ? Il me semblerait important d'embrasser le phénomène, qui n'est pas anodin, et n'est pas propre à la police. Dans un de ses rapports, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) était fortement critique envers la France, allant jusqu'à évoquer une forme de « racisme endémique » au sein de sa police. Sans aller jusque-là, il convient de déterminer si ce phénomène est circonscrit à des dérives individuelles ou s'il s'agit d'un problème plus profond, d'ordre structurel, qui touche notre société.