Intervention de Thierry Clair

Réunion du jeudi 3 décembre 2020 à 14h30
Mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter

Thierry Clair, secrétaire général adjoint de l'UNSA Police :

Comme vous l'avez dit, il existe déjà des actions de sensibilisation sur le sujet. Cela étant, on pourrait en effet prévoir des modules de formation parce que, finalement, ce qui souvent crée la haine entre les gens, c'est la méconnaissance.

Je me souviens avoir fait une intervention dans le lycée de ma fille, dans le cadre de l'heure de droit qui y était dispensée chaque semaine. On m'avait invité à venir témoigner en tant que policier. L'établissement se situait dans un quartier relativement aisé. Pourtant, j'ai été sidéré par les questions posées par les jeunes. À l'issue de la séance, plusieurs d'entre eux sont venus discuter avec moi ; ils sont repartis avec une autre image de la police que celle qu'ils avaient initialement : pour eux, le policier c'était quelqu'un qui portait un flingue sur le côté, faisant ce qu'il voulait, où il voulait, quand il voulait, sans avoir aucune procédure à respecter. Une vision complètement déconnectée de la réalité ! Ils ne savaient pas que, pour un policier, dix minutes d'action sur le terrain représentent ensuite trois ou quatre heures de procédure ! C'est cela, aussi, la réalité du terrain que les gens ignorent. Je pense donc que la lutte contre le racisme – qui existe à tous les niveaux – passe essentiellement par une meilleure communication entre les personnes.

Des comparaisons avec d'autres pays ont été évoquées. Il serait intéressant, de ce point de vue, de savoir quelles sanctions et quelles peines sont appliquées, par exemple en Grande-Bretagne, lorsqu'un policier est outragé ou subit des violences. Stanislas Gaudon expliquait qu'en France, de nombreux outrages et voies de fait sont classés sans suite ou ne font l'objet que d'un simple rappel à la loi. Qu'en est-il ailleurs ? Le respect tient aussi à cela, car dès lors que l'on n'est pas respecté, peut-être a-t-on aussi la tentation de devenir moins respectable : c'est un cercle vicieux.

La réponse pénale doit être présente dès lors que l'absence de respect est manifeste – les policiers devant, bien sûr, être respectables et, à cet égard, je crois qu'il faut aussi se demander quelle sanction on applique pour outrage à un policier ou à un tout représentant de l'État.

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