Intervention de Robin Reda

Réunion du mardi 8 décembre 2020 à 18h00
Mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRobin Reda, président :

La mission d'information créée par la Conférence des présidents de l'Assemblée nationale sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme s'intéresse à cette question sensible depuis décembre 2019, c'est-à-dire bien avant que l'émotion ne la replace dans le débat public. Nous tentons d'analyser l'évolution historique du racisme dans la société française et d'en identifier les nouvelles formes, à la fois pour ce qui est de son contenu et de la façon dont il peut se développer en dehors des schémas classiquement établis par la loi, par exemple sur les réseaux sociaux.

Dans le cadre des auditions que nous menons, nous avons à présent l'honneur de recevoir les représentants du conseil de la fonction militaire de la gendarmerie (CFMG) et, en premier lieu, son secrétaire général le général Louis-Mathieu Gaspari. Notre mission ne porte pas spécifiquement sur la question du racisme éventuel au sein des forces de police ou de gendarmerie. Il ne s'agit ni d'une commission d'enquête ni d'une commission « d'inquisition », mais d'une mission d'information et de recherche des meilleurs moyens de pacifier la société française par rapport à cette question du racisme. Les forces de l'ordre jouent un rôle majeur dans la lutte contre le racisme : d'abord parce qu'elles ont mission de faire appliquer la loi, de recevoir les plaintes et donc les victimes des actes racistes ; ensuite, parce qu'en tant que porteuses de l'uniforme de la République, elles doivent elles-mêmes se montrer irréprochables.

Depuis le début de nos travaux, nous avons eu le privilège d'entendre MM. Jobard et Roché, sociologues spécialistes de la police et, ces dernières semaines, le directeur de l'IGPN britannique, l'Independent office for police conduct (IOPC), ainsi que les syndicats de policiers. Nous souhaitions inviter également la gendarmerie qui a un statut et une culture qui lui sont propres ainsi qu'un périmètre d'intervention différent de la police.

Nous avons une image sans doute un peu simplifiée de la répartition des compétences, avec l'urbain et les quartiers difficiles à la police d'une part, et le rural et le périurbain à la gendarmerie d'autre part. Or je sais que ces délimitations sont loin d'être très si nettes et que la gendarmerie aussi fait face à des conditions travail difficiles dans certains quartiers périurbains. Vous pourrez nous en dire davantage.

Ces quartiers sont touchés par des problématiques sociales aux causes multiples et l'approche de la police et de la gendarmerie y est sociale – je ne pense pas que ce mot soit déconnecté de la réalité. Naturellement, nous ne pouvons pas échapper complètement aux problématiques dans l'actualité. On parle beaucoup des « contrôles au faciès ». Nous avons reçu juste avant vous des représentantes du Syndicat de la magistrature : autant vous dire qu'ils n'étaient pas franchement favorables aux contrôles d'identité tels qu'ils sont prévus aujourd'hui par la loi !

Nous pourrons également parler de ressources humaines et de la manière dont la gendarmerie développe sa diversité. On en parle beaucoup pour la police en disant qu'elle est à l'image de la société, y compris dans les quartiers difficiles. Il serait intéressant de voir ce qu'il en est chez la gendarmerie. Comment les recrutements dans la gendarmerie ont-ils évolué ? Comment la diversité est-elle acceptée ou promue dans vos rangs ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.