Intervention de Robin Reda

Réunion du jeudi 10 décembre 2020 à 14h30
Mission d'information sur l'émergence et l'évolution des différentes formes de racisme et les réponses à y apporter

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRobin Reda, président :

Je vous remercie, mesdames, pour vos propos, qui ont été assez complets sur les volets scolarité et les spécificités de vos écoles, ainsi que celles qui sont transversales aux grandes écoles. J'ai envie de vous interroger sur l'avant et sur l'après. Les dispositifs correctifs que vous mettez en place à l'échelle des grandes écoles, avec toute l'inventivité dont ils font preuve, que disent-ils de l'école de la République avant l'enseignement supérieur, et dès le plus jeune âge ? Les inégalités de destin se nouent en effet sur le territoire dans des écoles ou des collèges où l'on n'a pas forcément le même degré d'information, de formation, d'accès aux ambitions et où l'autocensure est assez forte.

Des dispositifs ont commencé à être mis en place dès le plus jeune âge, avec le dédoublement des classes au cours préparatoire (CP) par exemple. Ce genre d'orientation est-il de nature à commencer la correction de ce que vous essayez in fine de rattraper, en tentant d'accélérer les ambitions, la formation et la carrière de jeunes qui n'ont pas eu toutes ces chances initialement ? Il s'agit là plutôt d'une interrogation sur notre système scolaire et sur ce que la recherche dans l'amélioration de la scolarité dans les grandes écoles peut apporter à l'école de la République et à la construction d'un système éducatif plus juste, avec un accomplissement de la promesse républicaine dès le début de la scolarité.

Ensuite, lorsque les diplômés sont entrés dans la vie active, le diplôme d'une grande école constitue-t-il un passeport qui finit par annihiler toute discrimination à l'embauche, à la progression dans l'entreprise, toute différence salariale ? Ou avez-vous encore des retours relatifs à d'éventuels préjugés ou discriminations persistants ? À Sciences Po, celles-ci pourraient être liées au fait que la discrimination positive, bien que connue et aujourd'hui reconnue, a souffert de beaucoup de préjugés lors de sa mise en place.

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