Intervention de Nadi Bou Hanna

Réunion du mercredi 22 septembre 2021 à 15h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Nadi Bou Hanna, directeur interministériel du numérique (DINUM) :

Je ne suis pas en mesure de vous répondre sur la question des bulles tactiques. Le ministère de l'intérieur dispose de chiffres plus actualisés concernant la capacité de projection de ces bulles sur le territoire national. En tout état de cause, le réseau radio du futur n'en est qu'au début de sa construction et de sa mise en œuvre.

Concernant internet, je rappelle que la DINUM s'intéresse principalement à son impact sur les services de l'État, et non sur l'économie française et la vie quotidienne des ménages. Il conviendrait plutôt d'interroger la direction générale des entreprises – dépendant du ministère de l'économie et des finances – pour disposer d'une vision plus précise de ce niveau de risque. Pour ma part, j'apporterai quelques éléments permettant d'alimenter votre réflexion.

Dans le cadre de notre RIE, nous avons fait en sorte de pouvoir fonctionner indépendamment d'internet. Dans cette configuration, le travail à distance est par définition impossible. Nous disposons toutefois d'une réelle capacité de travail et de continuité d'activité. Durant la crise sanitaire, la question se posait de savoir si les fournisseurs de logiciels non européens n'accorderaient pas une préférence de transit et de trafic aux entreprises et ressortissants de ces pays non européens. Pour limiter ce risque, nous avons décidé de nous appuyer sur un écosystème de partenaires français et européens. À titre d'exemple, nous avons déployé la messagerie instantanée Tchap, qui couvre aujourd'hui 250 000 agents de l'État, ainsi que des parlementaires. Ce service reposant sur un logiciel en code ouvert édité par une PME franco-anglaise est autonome de tout interventionnisme d'acteurs extérieurs à l'État. Il en va de même pour les outils collaboratifs de partage de documents entre agents publics, puisque nous avons travaillé avec deux PME françaises pour construire une plateforme désormais utilisée par plus de 170 000 agents publics. La même question s'est posée pour les systèmes de visioconférence, et nous avons préféré investir sur le logiciel libre et sur l'opération de systèmes garantissant la non-interception des communications et la résilience en cas de saturation.

Ainsi, même si je ne réponds pas directement à votre question, je puis vous confirmer que l'État continuerait à fonctionner même en cas de crise grave d'internet. Les moyens que nous avons mis en place sont étanches non seulement aux technologies et aux opérateurs d'internet, mais aussi aux grands fournisseurs de logiciels et opérateurs de c loud. Bien évidemment, si internet tombait, l'impact serait surtout désastreux pour les citoyens et les entreprises, mais je crois savoir que d'autres entités de l'État travaillent sur ces questions.

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