Au-delà de la périphérie de l'État, le service public est évidemment assuré par les collectivités territoriales, les hôpitaux, les universités, des opérateurs. Ceux-ci ne relèvent pas directement du champ d'intervention de l'État. Pour autant, nos stratégies numériques intègrent la mise en place de lieux de partage des bonnes pratiques, de recommandations, etc. La stratégie Cloud au centre publiée le 1er juillet par le Premier ministre concerne les services de l'État au premier chef, mais nous serions ravis que les autres partenaires du service public se saisissent de ces considérations de protection tout en proposant de nouveaux usages attendus par les citoyens.
Si l'idée d'un internet français étanche au reste d'Internet peut sembler séduisante en théorie, sa mise en place semble tout à fait illusoire, puisqu'elle nécessiterait des investissements colossaux, sans compter que la richesse d'internet repose justement sur la possibilité d'accéder à des ressources localisées hors du territoire national. À défaut d'être empêchée, la compromission globale d'internet peut être rendue complexe par l'éparpillement des nœuds de réseau aux quatre coins du globe, même si un nombre limité d'acteurs occupe une place prépondérante dans le fonctionnement de ce réseau. En cas de crise majeure, l'État devra surtout continuer à assurer un service public, y compris en mode plus ou moins dégradé. Pour les autres incidences, il convient nécessairement d'imaginer des stratégies de repli. Je suppose que des cellules du ministère de l'économie et des finances travaillent sur ce scénario.