Je note que votre réponse n'est pas affirmative sur la garantie de fonctionnement du RIE sans internet. Il serait donc intéressant d'imaginer un crash-test au cas où internet était coupé à la suite d'un incident technologique. Si les marines de guerre référencent aujourd'hui des câbles sous-marins, c'est bien parce que nous évoluons dans un monde en compétition au sein duquel des adversaires stratégiques peuvent déployer des menaces hybrides. Mon idée n'est certainement pas l'autonomie d'un réseau internet européen, mais la maîtrise des dommages engendrés par la rupture d'un câble sous-marin ou l'action d'un État tiers. Qui aurait pu, il y a deux ans, imaginer une fermeture des frontières – que l'on pensait devenues obsolètes – entre la France et l'Allemagne ? Nous savons à présent que les frontières peuvent être rapidement rétablies. Ne devrait-on donc pas anticiper ces scénarios, sachant que d'autres acteurs internationaux ne s'en privent pas ? Il me semble que cette question de la capacité à faire fonctionner notre réseau internet avec de nombreux services dégradés mérite d'être posée, en complément de la question du risque cyber, laquelle suppose un bon fonctionnement du réseau.
Pouvez-vous par ailleurs nous renseigner sur le contrôle des autorités américaines sur le fonctionnement d'internet ? Les Américains – qui assurent largement la gouvernance d'internet – auraient-ils la possibilité de couper, d'un clic, l'internet français ?