Intervention de Nadi Bou Hanna

Réunion du mercredi 22 septembre 2021 à 15h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Nadi Bou Hanna, directeur interministériel du numérique (DINUM) :

Avant de répondre à votre question, je veux insister sur un point critique, celui des ressources humaines et de la disponibilité des talents. Derrière les enjeux de résilience, de souveraineté numérique ou d'innovation se trouve l'enjeu majeur de la capacité à disposer de profils dotés d'expertises solides qu'ils peuvent actualiser au fil du temps. À défaut, nous n'aurons d'autres choix que de nous appuyer sur des ressources extérieures non européennes. De mon point de vue, c'est l'enjeu majeur auquel nous sommes aujourd'hui confrontés : l'attractivité de l'État employeur pour les profils numériques. Comment faire en sorte que les ingénieurs experts sortant d'écoles ou d'universités aient envie de participer à ce service d'intérêt général qu'est la résilience numérique nationale ? Bien entendu, cet enjeu politique dépasse très largement mes prérogatives. Néanmoins, il est crucial d'inciter les étudiants à développer leur expertise numérique afin de disposer d'un vivier suffisamment important – en qualité et en nombre – pour aider les administrations, les entreprises, les opérateurs d'importance vitale à se confronter aux menaces et à saisir les opportunités propres à ce domaine. Notre réseau éducatif est malheureusement limité dans sa capacité à produire des talents en nombre suffisant, comme nous l'observons d'ailleurs dans d'autres pays européens. Si l'on doit s'attaquer au nœud du problème, répondre à cet enjeu s'avère essentiel pour améliorer notre résilience.

Pour en revenir à votre question sur les services que nous déployons, j'ai déjà parlé du RIE et de la messagerie instantanée Tchap, qui trouve son public plus rapidement que nous ne l'aurions pensé. Nous travaillons aussi avec la sphère sociale et les collectivités locales pour leur faire bénéficier de différents services. Nous avons ainsi lancé une plateforme d'audioconférence afin que n'importe quel agent ait la possibilité de réserver un pont sans passer par un dispositif organisationnel complexe. De même, tout agent pourvu d'une caméra doit pouvoir se connecter à un service de visioconférence pour échanger avec le plus grand nombre. Il s'agit de services que nous construisons généralement en partenariat avec des entreprises de confiance, et que nous opérons nous-mêmes par la suite. Nous allons poursuivre cette initiative via le sac à dos numérique de l'agent public (SNAP), qui bénéficie d'un financement dans le cadre du plan de relance, afin de démocratiser l'accès à des services numériques de qualité pour tous les agents publics. Enfin, pour être complet, j'évoquerai aussi France Connect, désormais utilisé par plus de 30 millions de Français, et que les collectivités territoriales sont incitées à déployer sur leurs sites municipaux ou de petite enfance.

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