Tout le monde dispose aujourd'hui d'un ordinateur dans sa poche. Pour notre part, nous travaillons sur des services performants, de qualité et économiques. Vous ne convainquez pas les utilisateurs par la contrainte, mais parce que le service est réputé bon et facile à utiliser. En l'occurrence, Tchap a été pensé et conçu de cette manière, puisque les agents de l'État n'ont jamais reçu pour consigne de l'utiliser. Il ne s'agit d'ailleurs pas d'un service privé, mais d'un service de l'État, puisque nous nous sommes appuyés sur un logiciel en code libre développé par une entreprise avant d'internaliser la technologie et de la déployer sur les serveurs de l'État, avec l'appui de prestataires.
Maintenant, doit-on considérer que la messagerie instantanée est un service public à fournir au citoyen ? Je pense personnellement que c'est le cas, d'autant que Tchap a prouvé sa valeur auprès d'un panel de 250 000 agents non soumis à la contrainte, qui profitent désormais d'un moyen de communication en temps réel chiffré de bout en bout. Il existe donc bien un plan de croissance de ce service, qui pourrait devenir un service public. Du point de vue de l'ingénieur que je suis, ce produit a le potentiel pour rendre ce service. Est-il politiquement souhaitable que l'État opère la messagerie instantanée de tous les Français ? Eu égard aux enjeux de protection des libertés personnelles, je doute qu'il s'agisse de la bonne réponse à apporter. Sans doute s'agit-il d'une meilleure solution qu'un service proposé par des entreprises privées dont le modèle économique repose sur la valorisation de la donnée. Est-ce pour autant un modèle acceptable à l'échelle nationale ? Il appartient au Parlement de se saisir de ce sujet.