Intervention de Patrick Soulé

Réunion du mercredi 29 septembre 2021 à 14h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Patrick Soulé, adjoint au directeur général de la prévention des risques au ministère de la transition écologique :

Les comparaisons internationales sont toujours compliquées. Dans les pays fédéraux comme les États-Unis, les doctrines évoluent et tendent à conférer davantage de responsabilités aux États, voire aux comtés. L'ampleur des feux en Californie dépasse notre imagination : alors que, dans le Var, quelques milliers d'hectares brûlent chaque année, il s'agit de centaines de milliers d'hectares en Californie. Il y a une trentaine d'années, ces feux n'avaient pas la même ampleur. Et en France, nous constatons que la zone qui brûle régulièrement dans l'arc méditerranéen s'accroît et remonte vers le nord.

Il existe une véritable culture du risque au Chili, pays le plus sismique au monde, où les tremblements de terre sont quotidiens. La population est très bien informée grâce à des sites en temps réel, et la construction antisismique de longue date résiste très bien aux séismes, sauf en cas d'événement majeur.

Au Japon, le seul moyen de gérer l'accroissement de la population dans un pays très montagneux est de construire sur la mer. La doctrine n'intègre cependant pas le risque de rupture de la digue dans l'urbanisme côtier.

Ces exemples montrent que la prise de conscience du risque relève beaucoup de la culture personnelle. Aux Antilles, on peut être frappé par la faible intégration des populations du risque de retour des événements. De même, beaucoup de collectivités locales ont encore du mal à intégrer la menace du recul du trait de côte dans leur urbanisme futur. Le risque périglaciaire lié à la fin des glaciers et à leur fonte parfois brutale peut aussi déclencher des événements brutaux comme à Saint-Gervais-sur-Mare à la fin du XIXe siècle. Des poches d'eau se sont aussi recréées, à Tête Rousse par exemple.

La doctrine générale consiste donc à faire travailler maires et préfets main dans la main. La loi confie de plus en plus de responsabilités aux collectivités à travers la compétence GEMAPI, notamment la responsabilité de lever des taxes pour financer ces investissements qui peuvent être lourds malgré la participation de l'État. Beaucoup de progrès ont été réalisés depuis une vingtaine d'années.

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