Nos outils de prévision ont progressé d'environ un jour tous les dix ans ; mais ils atteindront tôt ou tard un plafond. Il ne paraît pas possible de prévoir un événement à plus d'une ou deux semaines. Météo France a récemment mis en œuvre une carte d'anticipation des phénomènes dangereux. Elle fournit aux autorités avec deux et sept jours d'avance un aperçu par quart de pays ou à l'échelle de la France de phénomènes météorologiques susceptibles d'être dangereux. Dans le cas d'une crue centennale en région parisienne, qui résulterait de pluies à grande échelle, j'ose croire que nous anticiperions ce phénomène de quelques jours. Cependant, l'ampleur des évènements est toujours difficile à déterminer.
Je conclus sur les deux grands défis de l'action climatique. Le premier est l'atténuation des gaz à effet de serre, pour limiter l'ampleur du changement climatique futur. Le message a manqué de clarté ces dernières années, avec l'idée d'une inertie dans le système climatique. L'inertie est dans les scénarios. Le réchauffement futur dépend des émissions futures.
Le second défi est l'adaptation. L'éducation, la connaissance des phénomènes météorologiques à fort impact, la culture du risque et l'anticipation constituent des leviers d'adaptation. La prévision météorologique fait partie de l'arsenal permettant de limiter les dégâts liés au changement climatique. Elle permet de relier les différentes échelles de temps dans lesquelles se situe notre action. En anticipant un phénomène intense de quelques jours ou de quelques heures, on peut réduire considérablement son impact.