Nous participons chaque année à 400 à 500 exercices communs avec la sécurité civile. Ils nous amènent à travailler sur tous les scénarios que vous avez décrits. Nous nous exerçons quotidiennement, dans tous les départements. En cas de crise de sécurité civile, le premier intervenant, en milieu urbain, est la police nationale.
La réserve de la police nationale est pour nous essentielle. Outre la capacité de renfort qu'elle représente, elle permettra à la police nationale de raffermir le lien avec nos concitoyens. À l'heure actuelle, nous avons bon an mal an entre 4 000 et 5 000 réservistes, que nous utilisons au quotidien dans le cadre de la réserve statutaire. Nous visons l'objectif, sur le modèle de ce qu'ont fait nos camarades de la gendarmerie, qui fonctionne bien, de 30 000 réservistes. Le ministre de l'intérieur a validé cet objectif et l'a présenté devant la représentation nationale.
Outre le rapprochement entre la police nationale et la population, nous y gagnerons l'accès à des capacités thématiques et à des spécialités qui nous manquent. Dans les domaines techniques et scientifiques, nous avons besoin du concours d'agents spécialisés, qu'il ne s'agit pas forcément de recruter, même si la police nationale doit ouvrir son recrutement aux scientifiques. Dans le cadre de nos missions quotidiennes, disposer de réservistes qui sont ingénieurs ou juristes, ou qui ont des spécialités managériales, est une force. La réserve de la police nationale est une belle ambition pour rapprocher la police de la population et conforter nos capacités.
Monsieur le rapporteur, vous avez dit ne pas avoir de contact avec la police nationale en qualité d'élu. C'est totalement anormal. Quand bien même vous n'êtes pas élu dans un territoire du ressort de la police nationale, le renseignement territorial est présent sur l'ensemble du département. Le chef du service départemental du renseignement territorial aurait dû prendre, et prendra contact avec vous. Dès lors que les effectifs de la sécurité publique sont amenés à renforcer ponctuellement la gendarmerie nationale ou à bénéficier de son renfort, les cadres policiers doivent être en contact avec tous les élus du département. Je le dis sans flagornerie : pour apprécier, dans un territoire donné, la façon dont les crises se nouent et évoluent, on ne peut pas se cantonner à sa seule zone de compétence. Les chefs de police, comme les cadres de la gendarmerie, doivent être informés de ce qui se passe dans tout le département.
C'est ce à quoi sert le renseignement territorial. Aux cadres du renseignement territorial qui prennent leurs fonctions, je dis toujours : « Vous avez deux patrons dans le département, le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) et le chef du groupement de gendarmerie départementale (GGD). Vous rendrez visite à chacun et vous répondrez aux commandes de chacun de façon totalement indistincte. » Le fonctionnement quotidien s'en trouve amélioré. Je regrette que le DDSP de votre département ne vous ait pas rendu visite. Nous allons y remédier.