Intervention de Jean-Marie Le Guen

Réunion du mercredi 3 novembre 2021 à 17h15
Mission d'information sur la résilience nationale

Jean-Marie Le Guen, président de Résilience France :

Je suis président de Résilience France depuis dix-huit mois. En tant que parlementaire, j'ai eu l'occasion de travailler avec le Haut Comité français pour la résilience nationale dans les années 1990 et 2000. Nous réfléchissions alors aux problématiques de pandémie. Nous avons mené une mission après l'épidémie de SRAS et nous sommes intervenus auprès des pouvoirs publics et du Président de la République pour insister sur la nécessité de se préparer à des risques pandémiques. La présidence avait alors répondu favorablement et de manière proactive. C'est ainsi que furent réactivés les premiers plans face aux risques pandémiques en 2004-2005. D'autres événements ont amené à une évolution pas nécessairement positive des postures de préparation de l'État.

Le Haut Comité français pour la défense civile est né dans un contexte de guerre froide. La problématique était celle de la nécessité d'organiser la défense civile face à un risque nucléaire existant. Le sénateur Maurice Schumann et le général Pierre Billotte, député du 12e arrondissement de Paris, se sont mobilisés autour de cette problématique. En effet, certaines réflexions stratégiques soulevaient la question d'une défense civile face au nucléaire et de l'acceptation d'une éventuelle première frappe sur le territoire national.

L'association a évolué vers une approche plus générale des risques, en insistant sur ceux liés à des confrontations d'ordre militaire, de souveraineté nationale ou de défense nationale, mais également sur les risques industriels et biologiques. Elle a toujours fonctionné en articulation forte avec le Parlement – le Sénat y tient un rôle important – des collectivités territoriales, des entreprises principalement concernées, des acteurs de l'État et des experts intéressés par ces questions. Il est désormais plus difficile d'entretenir des relations avec le Parlement et notamment avec les députés pour des raisons de compliance, c'est-à-dire d'éventuels conflits d'intérêts. Les députés hésitent davantage à s'impliquer dans notre association. C'est la raison pour laquelle il a été fait appel à un ancien parlementaire pour animer Résilience France.

Nous travaillons avec le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), qui a longtemps été un partenaire prioritaire de notre structure. Nous lui remettons actuellement un rapport dans le cadre de la réflexion menée par les pouvoirs publics. Cette dernière aura à s'articuler avec votre mission.

Nous sommes depuis plusieurs années les porteurs d'un label résilience visant à reconnaître et à promouvoir les collectivités territoriales qui adoptent des dispositifs de résilience : le Pavillon orange. Mme la ministre Barbara Pompili a repris l'idée de ce label dans sa politique de mise en place d'une culture de la résilience. Nous discutons actuellement avec son ministère pour que notre label devienne un label de reconnaissance pour l'ensemble des collectivités territoriales. Nous souhaitons également que des politiques cohérentes soient menées au niveau européen. Nous travaillons notamment à un projet appelé Community Resilience Assessment Label (CORAL) qui reprend la politique du label avec les autorités européennes.

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