Intervention de Thomas Gassilloud

Réunion du vendredi 19 novembre 2021 à 10h00
Mission d'information sur la résilience nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Gassilloud, président et rapporteur :

Les armées partagent avec les pompiers ce rapport à la technologie. Un décalage se crée progressivement entre les réseaux en mesure d'être déployés par la force publique et les réseaux disponibles chez les opérateurs privés. Nous nous trouvons actuellement dans une phase de coexistence mais peu à peu, la performance des réseaux déployés par les acteurs privés dépasse celle des réseaux publics, incitant la force publique à favoriser l'utilisation des premiers, tout en les sécurisant. Il faut cependant être conscient que ces réseaux privés sont, par définition, potentiellement moins résilients et qu'ils ont par ailleurs des objectifs de couverture de population et non de couverture de zone. Or, les pompiers comme les armées doivent pouvoir intervenir partout, y compris dans les zones non couvertes par les opérateurs de télécommunication. Ainsi, les armées, qui disposent de leur propre réseau télécom, basculent progressivement vers une utilisation des réseaux satellitaires, notamment avec les nouveaux réseaux basse orbite, via des opérateurs privés qui ne sont pas soumis aux mêmes contraintes. Par conséquent, la question de savoir si l'on peut laisser des tiers opérer à notre place se pose. L'orientation actuelle est toutefois le développement d'un RRF. Il semble judicieux de s'interroger sur l'importance de la part à investir dans un réseau dégradé. En effet, si notre système dysfonctionne à cause d'un problème d'alimentation en électricité, d'un incident cyber ou d'une dépendance à des composants qu'on ne peut produire sur le sol européen, il ne me semblerait pas aberrant d'imaginer un réseau où, a minima, les casernes resteraient connectées entre elles par des moyens autonomes. Deux pistes me semblent possibles : un réseau hertzien terrestre longue portée, peu coûteux, ou un système de backup satellitaire. Serait-il en outre déraisonnable d'imaginer que l'on stocke en un point stratégique du pays quelques téléphones satellitaires prêts à être envoyés dans les différentes casernes par des motards afin d'assurer, en cas de besoin, le lien entre la caserne et l'autorité régionale ou départementale ? Il me semble que les actions pourraient ensuite également s'organiser en mode dégradé au plus près des territoires.

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