Si notre pays présente des faiblesses en matière de résilience et que celles-ci se trouvent exposées à l'échelle internationale, nos compétiteurs stratégiques chercheront à les exploiter. La résilience nationale constitue donc aussi une forme de dissuasion dans les guerres hybrides, qui ont supplanté les guerres cinétiques.
Ma dernière question portera sur la culture de résilience. Si nous comparons notre gestion publique à celle d'autres pays, il me semble que nous sommes assez bien placés et que les crises sont en général bien gérées. C'est le cas lorsque nous observons la façon dont les Allemands ont traité le problème des inondations récentes. Cependant, nous entretenons l'idée que notre pays est un État fort, parfois omnipotent, ce qui peut contribuer à une certaine déresponsabilisation des acteurs locaux ou des citoyens. Comment peut-on à la fois continuer à apporter une réponse publique qui tend vers l'excellence sans inciter à ce type de déresponsabilisation ? Comment expliquer par ailleurs que les capacités publiques peuvent être dépassées et que l'on attend des personnes qu'elles fassent le nécessaire pour assurer leur propre résilience, par exemple en ayant chez elles une quantité minimale d'eau et de denrées alimentaires en réserve ? Comment envisagez-vous le développement de cette culture de résilience ? Comment les sapeurs-pompiers volontaires peuvent-ils y contribuer ?