Lorsque j'ai été nommé directeur général de la sécurité intérieure, on m'a mis en garde contre Palantir et les Américains, en me conseillant de mettre un terme à cette collaboration, donc de me priver du potentiel d'un tel outil. Les usages d'un tel outil n'ont rien de théoriques : à partir d'un identifiant par exemple, on peut faire apparaître une chaîne d'individus parmi lesquels peut se trouver l'auteur d'un attentat terroriste à venir. Il s'agit de situations très concrètes. J'ai donc confirmé le choix de mon prédécesseur M. Patrick Calvar. Quiconque dit qu'il faut rationaliser, supprimer les doublons et mettre un terme à l'utilisation d'un outil pour en développer un autre, sans s'assurer auparavant de l'efficacité des services, porte une responsabilité qui est certes technique, mais surtout politique.
S'agissant de Palantir, la DGSI y a recours dans des conditions qui n'ont rien à voir avec celles dans lesquelles d'autres sociétés l'utilisent pour traiter de la donnée hétérogène ne relevant pas du renseignement. Dans le cas que vous avez cité, monsieur le rapporteur, il ne s'agit pas de données hétérogènes de renseignement, à ma connaissance, même si cette société a une activité dans ce domaine en partenariat avec d'autres grands acteurs comme Atos et Thales. Il nous arrive d'ailleurs de mettre en garde des sociétés, en insistant sur la nécessité de bien vérifier qui peut accéder aux données et où elles sont stockées. La DGSI, quant à elle, applique des conditions de sécurité très strictes sur la gestion de ses données.