C'est l'exemple assez incroyable qu'a montré la population japonaise après la catastrophe de Fukushima : alors qu'ils vivaient un cataclysme et se trouvaient en état de sidération, les gens sont restés très calmes, patients et disciplinés, notamment dans les centres de distribution d'aide. Les Japonais n'étaient ni dans la polémique ni dans la mise en cause de l'État, mais réagissaient à la crise par la solidarité. Ce qui s'est passé à Fukushima est un exemple de résilience.
Pour sensibiliser la population, le meilleur vecteur est certainement l'éducation. Sans vouloir conditionner les esprits, on peut faire en sorte que les enfants apprennent très tôt qu'un cataclysme peut survenir, sans qu'on puisse en tirer ni sentiment d'injustice ni motif de révolte, et acquièrent les réflexes individuels et collectifs. C'est le cas dans les pays qui subissent régulièrement des catastrophes naturelles. Mais quand on rate le coche de l'éducation, la sensibilisation est plus difficile.
Je rebondis sur l'exemple des mesures préconisées en Allemagne et j'essaye d'imaginer : si, demain soir, le Premier ministre invitait les Français à préparer des réserves pour une semaine en prévision d'une aggravation soudaine de la crise sanitaire, je ne suis pas persuadé que la réaction des médias et de la population serait la même qu'en Allemagne !