Intervention de Général Yves Métayer

Réunion du mercredi 15 décembre 2021 à 17h30
Mission d'information sur la résilience nationale

Général Yves Métayer, chef de la division « Emploi des forces-protection » de l'état-major des armées :

C'est la question, en effet, de l'équilibre entre masse et haute technologie. Pour avoir la maîtrise et la supériorité dans un certain nombre de milieux, nous sommes entrés dans la compétition technologique. Stimulés par nos adversaires, nous avons nous-mêmes développé des capacités pour pouvoir rivaliser. Il peut y avoir aussi un effet d'emballement. La volonté de soutenir notre BITD peut inciter à choisir une solution de haute technologie alors que des solutions plus simples existent.

Nous nous attachons à rechercher le point d'équilibre entre le nombre d'unités qui peuvent être opposées à une agression ou envoyées simultanément sur plusieurs théâtres d'engagement – ce qui confère une forme de crédibilité militaire – et les technologies nécessaires pour surpasser, à effectifs réduits, l'adversaire. Cette équation, assez complexe, est au cœur de nos réflexions.

Si on a limité les parcs, c'est aussi parce que le coût du maintien en condition opérationnelle a augmenté à mesure que les matériels gagnaient en technologie. Il est devenu impossible de maintenir en condition suffisamment de matériels pour équiper 100 % d'une unité. On a donc imaginé des systèmes de rotation de matériels, telle la PEGP, pour réduire au maximum les coûts d'acquisition et de maintenance. Mais cette logique de flux a trouvé ses limites et on suit désormais une démarche inverse. Il s'agit de retrouver une réactivité immédiate des unités, même hors alerte de l'échelon national d'urgence, pour répondre sur-le-champ à une crise, quelle qu'en soit la nature. En termes de matériels, de ressources, de stocks logistiques, ce n'est pas simple et cela prend du temps.

J'espère que, dans le sillage des travaux du SGDSN sur la résilience de la nation, nous pourrons conduire une réflexion sur la réversibilité des capacités civiles. Mais il ne faut pas perdre de vue que, dans la négociation avec l'État, les opérateurs privés demanderont des compensations financières dont il n'est pas certain qu'elles soient soutenables.

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