Nous ne pouvons pas en rester à ce que tant de femmes et d'hommes soient méprisés, mal reconnus, dans leur travail. Je remercie ainsi François Ruffin pour cette proposition de loi, qui braque le projecteur sur la situation particulière des agents d'entretien, sur ces femmes et ces hommes dont il a décrit la vie quotidienne et le manque de reconnaissance et de respect qu'ils subissent tout au long de leur vie.
Nous partageons pleinement les objectifs de ce texte : s'attaquer à la précarité, garantir l'égalité salariale, encadrer la sous-traitance dans le secteur du nettoyage. La nécessité de s'attaquer aux causes de cette situation rejoint les combats de notre groupe, notamment portés par Marie-George Buffet, pour encadrer le temps partiel subi par les femmes et, plus généralement, pour assurer l'égalité professionnelle.
La crise que nous venons de traverser a remis en lumière ces métiers dits de l'ombre, exercés par des femmes et des hommes qui ne sont pas reconnus à leur juste valeur. Nous avons besoin de passer aux actes, de reconnaître le travail de chacune et de chacun, de nous attaquer aux inégalités salariales et de situation, aux contrats courts et précaires, aux horaires fractionnés, à ces rémunérations qui dépassent rarement le SMIC. Au passage, le rétablissement des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail pourrait nous donner des moyens d'intervention.
Enfin, je souhaiterais évoquer les ravages de la sous-traitance et de l'externalisation des emplois. Ils sont devenus les outils principaux du dumping social, du moins-disant social, pour maintenir la stagnation des salaires et, bien souvent, un moyen de contourner l'action syndicale. Il appartient au législateur de jouer son rôle, notamment dans l'industrie, où ce risque est doublé. La proposition de loi de François Ruffin souligne cette réalité. Comme l'évoquait Ken Loach dans Du pain et des roses, ces femmes ont droit à de vrais salaires et une vraie reconnaissance.