Intervention de le

Réunion du mercredi 27 mai 2020 à 9h30
Commission des affaires sociales

le, rapporteur :

Lorsque vous traversez une pelouse, vous écrasez des fourmis sans le vouloir. C'est la même chose qui se passe ici : personne ne veut maltraiter mais, in fine, la maltraitance est là. Ce n'est pas intentionnel mais ce sont des mécanismes qui s'appliquent, aboutissant à une maltraitance quasi généralisée.

Levez-vous à 4 heures du matin, prenez les transports en commun et venez ici pour travailler trois heures... Vous tous avez gagné plus en une heure et demie de travail en commission que les femmes de ménage qui se sont levées à 4 heures du matin et qui sont maintenant reparties ! C'est de la maltraitance et cela relève de notre responsabilité.

Je suis donc favorable au maintien de la notion de maltraitance. L'externalisation, l' outsourcing ont entraîné une très nette dégradation des conditions salariales et des horaires des agents et agentes d'entretien.

Le maintien de la féminisation du nom me semble également préférable. D'après les statistiques de la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques, les femmes représentent en l'occurrence 80 % des salariés. Je suis d'ailleurs également favorable à ce que l'on parle d'animatrices périscolaires ou d'accompagnantes d'enfants en situation de handicap. Qui plus est, l'essentiel du combat ne portera pas sur les mots.

J'ai reçu lundi, à ma permanence, Maryse qui m'a dit : « Je suis femme de ménage et je n'en ai pas honte. Je ne vais pas commencer à me cacher ! ». Dans Le Quai de Ouistreham, Florence Aubenas écrit : « [...] elle aime toujours ce moment, au repas du soir, où on se demande entre soi : "Et vous, quelle était votre profession ?". Très fort, Victoria fait claquer : "Femme de ménage !". Elle prend son air filou. "Je sais que je les emmerde quand je dis ça. J'aime bien. " »

Je m'en remets également à la sagesse de Géraldine – l'une des personnes que j'ai citée dans l'exposé des motifs de la proposition de loi, qui se qualifie d'agente d'entretien – et à la sagesse de notre commission pour décider mais je pense quant à moi qu'il faut le souligner : ce métier est essentiellement féminin et c'est aussi pour cela que les salariées subissent une maltraitance. Il en est de même des assistantes maternelles ou des auxiliaires de vie sociale. Grosso modo, on considère que ce qui est effectué gratuitement dans la sphère familiale, avec un savoir-faire naturel, peut être transposé, peu rémunéré et négligé.

Par ailleurs, le rapport montre que ce métier réclame pas mal de compétences et une certaine endurance. Je ne suis pas favorable à l'effacement de la féminisation sémantique mais je m'en remets à vous.

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