Je suis très opposée à ces changements de titre, qui reviendraient à vouloir modifier le réel et la façon de le comprendre.
Enlever le mot « maltraitance », c'est une manière de la nier. Si nous avons déposé cette proposition de loi, si sur les piquets de grève l'équation sous-traitance = maltraitance est reprise par les personnes concernées, c'est pour qu'il n'en soit pas ainsi ! Il faut partir de ce qu'elles disent pour améliorer leur quotidien ! Toutes les études qui sont menées depuis vingt ans le montrent : la dégradation des conditions de travail, du service, le développement des maladies nosocomiales à l'hôpital, les violences sexuelles et sexistes, les discriminations sont corrélés au développement de la sous-traitance. Cela ne signifie pas que les grands groupes ou le service public en soient exempts mais le système de sous-traitance génère particulièrement de la maltraitance. Le polissage des mots revient à euphémiser le réel.
Je suis également très favorable à la genrisation des termes, y compris sur le plan administratif. L'atténuer, c'est aussi une manière d'invisibiliser la réalité de ces métiers, très largement féminisés, les femmes s'identifiant de surcroît comme telles.