Intervention de Adrien Quatennens

Réunion du mercredi 27 mai 2020 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Évidemment, l'ordre du jour de notre niche parlementaire a été quelque peu modifié au vu de la situation, mais j'insiste sur le fait que cette proposition figurait déjà dans notre programme lors de la campagne présidentielle de 2017, car cette question était déjà essentielle pour nous.

Il y a trente ans, 80 % des médicaments étaient produits sur le sol européen, contre 20 % aujourd'hui. Entre-temps, nous aurons largement délégué notre souveraineté sanitaire à des puissances étrangères. Cette crise sanitaire n'est que le révélateur d'une situation que nous avions déjà identifiée.

De nombreux responsables politiques, y compris dans le Gouvernement et la majorité, souhaitent que nous retrouvions une forme d'indépendance, de souveraineté. La souveraineté et l'indépendance ne sont pas des gros mots : il ne s'agit pas de faire du chauvinisme mais de constater que face à une telle situation, nous avons besoin d'être totalement indépendants. J'insiste sur le fait que cette indépendance passe par deux biais : nous ne pouvons pas dépendre de puissances étrangères pour nous fournir en médicaments essentiels, et nous ne pouvons pas dépendre non plus des stratégies commerciales parfois douteuses de certains laboratoires pharmaceutiques, comme nous l'avons vu récemment avec Sanofi par exemple.

Cette proposition nous apparaît comme tout à fait rationnelle. Soyés rassurés, il ne s'agit pas de nationaliser tout le secteur de l'industrie pharmaceutique, mais de créer un pôle public du médicament pour la production des médicaments et des molécules indispensables, ceux nous ne pouvons pas nous passer et dont nous devons pouvoir disposer, en toute hypothèse, n'importe quand et quelle que soit la situation. J'insiste sur le fait que la recherche et la production intégreraient des organismes et des institutions d'ores et déjà opérantes. Chacun a bien à l'esprit que l'essentiel du chiffre d'affaires que réalise un laboratoire comme Sanofi est le fait de la collectivité, des remboursements de la sécurité sociale et de la recherche. Ce pôle public apparaît donc tout à fait adapté à notre situation, et nous comprendrions mal que les paroles, y compris du Gouvernement, ne soient pas traduites en actes, même si c'est au travers d'une proposition de loi de La France insoumise qui, je le crois sincèrement, apparaît tout à fait raisonnable.

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